mercredi 13 juin 2012

Je me souviens...

Voici le texte écrit collectivement par les habitants lors de l'atelier d'écriture

Je me souviens du temps qui fuit devant l’ampleur de l’ouvrage à accomplir, et de la nécessité de réussir avant qu’il ne soit trop tard. (En Mongolie, un chef de clan dit à l’occidental : Vous, vous avez l’heure, nous nous avons le temps).

Je me souviens d’avoir douté de la sincérité des sentiments qu’il m’exprimait face à ses silences prolongés. (Les silences éloquents…).

Je me souviens d’une nuit, j’avais 32 ans, l’âge où le corps s’adresse à l’âme sans oublier une sensation d’éternité. (J’aime l’adresse avec laquelle tu n’as pas livré beaucoup de ce souvenir).

Je me souviens de cet homme évoquant son attirance naturelle envers la beauté du corps de sa propre petite fille. (Je ne veux pas en savoir plus !).

Je me souviens d’une discussion avec une artiste autour de son désir de non-enfant alors que son art témoigne d’un puissant désir de laisser une « trace ». (A-t-elle conscience de cette contradiction ?).

Je me souviens de la musique des mots dans la douceur de ce soir d’été auprès du saule pleureur où le silence de l’auditoire s’ajoutait aux infimes cris de la nature, comme un accompagnement distrait mais souverain. (Comme une communion ?).

Je me souviens de la hauteur du mât de la frégate qui faisait lever la tête vers le ciel, les étoiles…l’ailleurs. (Si nous avions vécu lors de la colonisation du Canada, serions-nous partis ? Aurions-nous pris ces bateaux pour la Nouvelle France ?).

Je me souviens de ce mois de mai 2006 où est née, dans un fou rire, une longue histoire d’amitié. (Faut-il être fou pour devenir amis ?).

Je me souviens de mon étonnement en découvrant à l’âge de 6 ans qu’un lapin pouvait porter un gilet et savait lire l’heure. (Les lapins doivent probablement se demander pourquoi les humains n’ont pas de poils).

Je me souviens d’ennuyeuses conversations que mon esprit abandonne pour suivre des idées qui s’éparpillent comme des papillons dans un champs de fleurs. (Au printemps ça peut être joli).

Je me souviens d’un vieux professeur d’histoire qui disait qu’il ne faut pas croire aveuglément ses sources. (Raison de plus pour éteindre sa télé).


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